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 L'exclusion frappe aussi les handicapés

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christophe
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MessageSujet: L'exclusion frappe aussi les handicapés   L'exclusion frappe aussi les handicapés EmptyJeu 1 Fév - 1:05

Le premier jour des soldes, en janvier, il n’y a pas que les prix qui sont en baisse : une fois Noël passé, la générosité a aussi du plomb dans l’aile dans les rues de Paris. « Hier tout le monde faisait la queue devant les magasins, s’indigne Hervé *, le 12 janvier 2006. Tout le monde a fait péter la carte bleue, mais la seule personne qui m’a donné quelque chose, c’est un monsieur qui n’avait pas de sacs de courses dans les mains. » Invalide à 90 %, Hervé est un bon observateur : il fait la manche dans le quartier de l’Opéra depuis neuf ans pour améliorer l’ordinaire de sa pension. « Ma piaule part en lambeaux et même pour améliorer mon habitat, personne ne me prête d’argent, ironise-t-il. La loi a beau évoluer, il y a toujours autant de marches devant mon centre de Sécu. En plus, je viens de me prendre une prune dans le métro. J’ai vraiment l’impression que les handicapés sont des citoyens de seconde zone dans ce pays. »

Combien y a-t-il de handicapés sans abri ou en situation de grande exclusion ? Impossible de répondre à cette question. Les organismes chargés d’étudier ce genre de sujet, comme l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale, ne l’ont pas encore abordée. La seule indication chiffrée est donnée par une enquête de l’Insee, réalisée en janvier 2001, et portant sur les sans- domicile usagers des services d’hébergement et de distribution de repas chauds. Les bénéficiaires de l’allocation adulte handicapé représentaient 5 % des personnes interrogées à la rue ou dans un abri de fortune et 6 % du total. « C’est une proportion moindre que dans la population globale en situation de pauvreté, indique Julien Damon, auteur du livre La question SDF (PUF, 2002). Je pense qu’il faut rendre hommage à notre système de protection sociale, même s’il ne fonctionne pas parfaitement, car les personnes handicapées sont repérées depuis les années soixante-dix par les politiques publiques comme “ vulnérables ” et disposent donc d’aides spécifiques. »

Mais face au chômage de masse et à la crise du logement, le système est-il toujours aussi efficace ? « La question mérite d’être posée par les chercheurs et les organismes chargés d’étudier l’exclusion », analyse Daniel Terrolle, sociologue et anthropologue qui travaille sur la mort des SDF, un autre sujet peu documenté. « En général la reconnaissance par la Cotorep évite de “tomber” à la rue, cependant, avec l’augmentation hallucinante des loyers dans beaucoup de grandes villes, cela est de moins en moins une certitude. Même en analysant directement les sources à la Cotorep, nous ne cernerions pas véritablement la question : la distorsion entre le besoin réel de prise en charge et l’obtention de cette dernière me semble importante dans une population déjà peu à même de faire valoir ses droits. »

Pour les associations humanitaires, le handicap physique ne semble pas constituer un obstacle majeur dans le cadre de leur action. Quelques situations sont repérées par des équipes qui agissent dans la rue – comme les permanences mobiles du SPF de Paris ou de Reims (voir reportage en p.17) – ou dans des permanences d’accueil. « Nous prenons en compte la question, mais nous ne sommes pas fréquemment confrontés à des cas, explique Graziella Robert, responsable de la mission France de Médecins du monde. Nous avons surtout des situations qui relèvent de la santé mentale. Mais plus globalement, il n’existe pas de santé sans toit et toutes les personnes à la rue sont beaucoup plus exposées aux pathologies. » Un constat confirmé par Christine Laruelle, médecin au Samu social de Paris qui régule 210 lits infirmiers de court séjour : « Tout ce qui se situe autour du handicap peut être aggravé par la vie à la rue. Les conduites addictives avec l’alcool peuvent entraîner des polynévrites, les chutes sont aussi plus fréquentes avec parfois des séquelles plus graves… Quand on est à la rue, on a tendance à attendre pour se soigner. » Le problème qui se pose de façon plus aiguë au Samu social concerne les suites d’un accident survenu dans la rue. « Certaines situations sont temporaires, comme dans le cas d’une fracture du membre inférieur, poursuit le docteur Laruelle. D’autres ont des conséquences à plus long terme et, là, nous sommes confrontés au problème social : que pouvons-nous proposer au-delà de l’urgence ? Nous n’avons pas forcément de porte de sortie, même si on demande des places en maison d’accueil spécialisée. Pour les étrangers qui ont une autorisation provisoire de séjour, la question est insoluble puisqu’ils ont accès aux soins mais pas aux foyers par la suite. »

Cependant, le nombre de personnes handicapées qui font appel au Samu social n’est pas répertorié et de nombreux hébergements d’urgence ne sont pas conçus pour les accueillir. « Actuellement, nous listons les personnes qui ont des difficultés à la marche et qui sont dans nos lits, précise le docteur Laruelle. Cela nous permettra de définir les types de handicaps rencontrés et les hébergements d’urgence accessibles. Nous sommes d’ailleurs entrés en contact avec l’Association des paralysés de France pour étudier cette question de l’accessibilité. » Autre appréciation aux Restaurants du cœur, dans le centre de distribution de la rue de Crimée à Paris : là, les bénéficiaires qui ont un problème de santé peuvent avoir une carte de priorité pour ne pas faire la queue. Quelques personnes avec un handicap visible sont bien connues, mais il y a aussi des gens comme Mohsen qui a une prothèse de hanche et qui a une invalidité reconnue alors que son inaptitude au travail ne l’est pas. « La plupart des personnes que nous recevons ici ont un logement stable, analyse Zohra qui s’occupe des inscriptions. 80 % environ ont des cartes d’invalidité, mais nous recevons aussi beaucoup de parents qui ont des enfants handicapés adultes à charge. »

Même si les risques de se retrouver totalement sans domicile fixe semblent moins importants, la proximité avec la rue et la grande exclusion représente un phénomène non négligeable. Les raisons sont différentes : attente de l’ouverture du foyer d’urgence, mendicité, possibilité de rencontrer des gens et de se faire accepter, etc.
Pour Claude Meunier, directeur général de l’Association des paralysés de France, le handicap ne permet pas d’échapper à la précarité : « Le seul montant de l’AAH n’est pas suffisant pour se loger et subvenir à ses besoins. Les problèmes d’accessibilité, le manque de repères, la paupérisation peuvent conduire à la rue où la personne handicapée sera plus vulnérable aux agressions. Nous réclamons que le niveau de l’AAH soit relevé au niveau du Smic. Mais au-delà, notre combat implique un changement de logique pour qu’une personne handicapée ne soit pas uniquement considérée comme un bénéficiaire de l’aide sociale. L’allocation adulte handicapé ne doit pas être son seul horizon pendant le reste de sa vie. » Le système de protection sociale et les solidarités associatives et familiales font qu’en France, contrairement aux États-Unis, l’image traditionnelle du SDF n’est pas, comme le constate Julien Damon, celle du homeless sur son fauteuil roulant, vétéran du Vietnam et alcoolique. Malgré tout, les personnes handicapées en grande exclusion et proches de la rue constituent une réalité sociale. Exceptions ou situations massives ? L’étude du phénomène permettrait au moins d’apporter des réponses spécifiques et adaptées au-delà de l’urgence assurée par les associations. simba
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