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 Discours de Monsieur Gilles de Robien

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AuteurMessage
christophe
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christophe


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Date d'inscription : 19/07/2005

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MessageSujet: Discours de Monsieur Gilles de Robien   Discours de Monsieur Gilles de Robien EmptyLun 29 Jan - 23:58

Rennes, le lundi 3 février 2003
Discours de Monsieur Gilles de ROBIEN
,
ministre de l'Équipement, des Transports,
du Logement, du Tourisme et de la Mer
Lors du colloque d'ouverture de l'année
européenne des personnes handicapées
ministère
de l’Équipement
des Transports
du Logement
du Tourisme
et de la Mer
cabinet
du ministre
Madame le ministre,
Madame la préfète,
Mesdames, Messieurs,
Je suis particulièrement heureux de participer à cette table ronde dont le
thème «Vivre ensemble» correspond tout à fait à l’objectif que nous
poursuivons au sein de mon grand ministère afin de permettre à tous, et
j’insiste bien sur le mot tous, de participer à l’ensemble des secteurs de la
vie et donc d’exercer pleinement leur citoyenneté.
En effet comment s’instruire, travailler, nouer des liens amicaux, participer
aux activités culturelles et sociales, s’enrichir des expériences et des
différences des diverses composantes de notre population si l’on ne peut
rencontrer les autres, se déplacer et accéder aux lieux d’exercice des
activités.
Quand je parle d’accessibilité pour tous, je pense bien évidemment, et en
premier lieu, aux personnes handicapées, que leur handicap soit moteur,
sensoriel ou cognitif. En effet on a encore trop souvent tendance à ne
prendre en compte que le handicap moteur alors que les personnes sourdes
ou malentendantes, aveugles ou mal voyante rencontrent des difficultés
importantes pour se déplacer dans la cité et accéder aux activités de la vie
quotidienne.
Hôtel de Roquelaure
246, boulevard
Saint-Germain
75007 Paris
adresse postale :
92055 La Défense cedex
téléphone :
01 40 81 21 22
mél : cabinet-equipement
@equipement.gouv.fr
Page 2
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Il ne faut pas non plus oublier les personnes ayant des difficultés cognitives
qui ont notamment besoin d’une signalétique et d’une information claire,
efficace et continue pour pouvoir s’orienter et se repérer dans la ville et les
transports.
Au-delà des personnes handicapées ou à mobilité réduite, je pense
également aux personnes en situation de handicap que sont les citoyens
souffrant d’une incapacité temporaire (jambe cassée par exemple) ou les
personnes âgées, qui sont de plus en plus nombreuses, ce dont nous ne
pouvons que nous réjouir, les parents avec des enfants en bas âge en
poussette, les personnes encombrées de valises ou de paquets,
les personnes étrangères ou qui ne maîtrisent pas la lecture et ont, de ce fait,
des difficultés de repérage et d’orientation.
Vous le voyez l’accessibilité concerne une population très importante et
diverse et constitue à l’évidence un confort pour tous. Ce n’est pas là le seul
enjeu de l’accessibilité et je pourrais, si le temps qui m’est imparti le
permettait, vous développer les enjeux que cela représente en matière de
sécurité, de développement durable et même d’économies financières
directes ou induites.
L’accessibilité est donc la première condition sans laquelle il est vain de
parler d’insertion.
Depuis le début de cette journée des thèmes aussi essentiels que «grandir
ensemble» et «travailler ensemble» ont été débattus. Mais tout cela ne se
réalisera que si la voirie, les transports, les bâtiments publics, écoles et lieux
de travail, et les logements sont adaptés à leur usage par tous.
Cet usage doit pouvoir se faire en autonomie. En effet une véritable insertion
suppose la liberté de se déplacer dans les mêmes conditions et par les
mêmes cheminements que tout un chacun sans être obligatoirement
accompagné.
On retrouve là la notion retenue par la conférence européenne des ministres
des Transports qui parle de «transport et inclusion», ce mot barbare mais
bien compréhensible étant le contraire de l’exclusion.
Il n’est pas mauvais dans l’optique de cette année européenne de jeter un
œil sur les pratiques et expériences étrangères et de nous en inspirer.
Sans cultiver un complexe d’infériorité, il convient de reconnaître que si nous
n’avons pas à rougir de certaines de nos réalisations, notamment en matière
de transports urbains modernes, la situation française en matière
d’accessibilité n’est pas, et loin de là, satisfaisante.
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Un sondage exclusif commandé par le ministère à CSA opinion a été réalisé
durant 10 jours en novembre dernier auprès d’un échantillon national
représentatif de 1040 personnes âgées de 15 ans et plus. Il en ressort que
91 % des personnes interrogées pensaient que les conditions de vie et de
déplacements des personnes handicapées ou à mobilité réduite (personnes
âgées, personnes accompagnées de jeunes enfants, etc…) étaient difficiles.
Ce sentiment d’insatisfaction atteignait :
- 73% pour les bâtiments administratifs,
- 71% pour les logements sociaux,
- 85% pour les logements privés,
- 75% pour les équipements sportifs et de loisirs,
- 85% pour les commerces,
- 87% pour les transports publics,
- 89% pour la voirie et les trottoirs,
- 82% pour les entreprises.
Nous avons bien là la preuve que les choses doivent évoluer si nous voulons
respecter les priorités définies par le Président de la République, priorités
dont l’insertion des personnes handicapées fait partie.
Il est tout à fait intolérable que l’aménagement urbain, les transports et
le cadre bâti amplifient, du fait de leur inadaptation, les difficultés qu’une très
grande partie de la population éprouve en matière de mobilité.
Il faut donc s’atteler à la tâche et c’est dans cette optique que nous
travaillons dans plusieurs directions.
Tout d’abord il est important de mettre en place une coopération
interministérielle car si l’accessibilité est largement du ressort de mon
ministère qui regroupe les compétences en matière de voirie,
espaces publics, transports, cadre bâti, logement et tourisme, nous ne
pourrons aboutir à des résultats tangibles sans un travail commun avec
l’éducation nationale et la culture pour la formation des futurs professionnels
et notamment des ingénieurs et des architectes.
Nous ne pourrons pas non plus assurer l’accessibilité de la voirie et des
systèmes de transports urbains si non ne menons pas des réflexions
conjointes avec le ministère de l’Intérieur sur la question de la lutte contre le
stationnement sauvage de manière générale et plus particulièrement sur les
places réservées aux personnes handicapées, sur les trottoirs et au droit des
arrêts bus.
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Le secrétariat d’État aux Personnes handicapées est bien entendu un
partenaire privilégié sur les questions d’accessibilité et Patrick G
OHET
,
délégué interministériel aux personnes handicapées, poursuit déjà une
collaboration efficace avec la déléguée ministérielle à l’accessibilité qui
coordonne et impulse l’action à l’intérieur de mon ministère.
Il convient par ailleurs d’organiser une concertation avec tous les acteurs que
ce soit au niveau national ou local.
L’expérience acquise depuis de nombreuses années montre bien que la
prise en compte de l’accessibilité dès les premières réflexions concernant un
nouveau projet permet de réaliser des opérations véritablement accessibles
avec un surcoût, sinon nul, du moins tout à fait limité. Il est donc tout à fait
nécessaire que les différents partenaires (donneurs d’ordre, concepteurs,
exploitants, représentants des usagers, y compris des personnes âgées
et/ou à mobilité réduite) se concertent en amont des projets et également
tout au long des études et des différentes phases de la conception, afin que
les réalisations correspondent aux besoins de l’ensemble des citoyens et
puissent être aisément utilisables par tous.
La prise en compte de la totalité de la chaîne de l’accessibilité, intégrant le
cadre bâti, la voirie et les transports, constitue également une notion à
développer. Si avoir un logement adapté est souvent une nécessité
impérieuse pour une personne handicapée, il ne faut pas que celle-ci en
reste prisonnière et ne puisse en sortir du fait de l’inaccessibilité des parties
communes de l’immeuble, de la voirie ou des transports.
De la même manière des systèmes de transports accessibles n’apporteront
pas à eux seuls une réponse aux besoins des personnes à mobilité réduite si
la voirie pour y parvenir présente des obstacles tels qu’ils les empêchent
d’atteindre les gares, arrêts ou stations ou si les établissements et
installations recevant du public dans lesquels ils doivent se rendre (poste,
mairie, locaux de travail, d’éducation ou de loisirs…) leur sont inaccessibles.
Il faut donc veiller non seulement à ce que chacun des maillons de cette
chaîne soit accessible, mais également à ce que les interfaces entre ces
différents maillons soient accessibles et cohérents sans rupture en matière
d’accessibilité.
Nous devons aussi travailler à la création d’outils permettant une
accessibilité totale et en autonomie pour tous. Il faut insister sur le concept
d’autonomie et éviter de mettre en place des systèmes fermés, ségrégatifs
(réservés à une seule catégorie de la population) et souvent peu aisé
d’utilisation. Un bon exemple en la matière sont les systèmes de
condamnation des places de parking réservées mis en place, avec la
meilleure volonté du monde, par des élus exaspérés par l’incivisme des
automobilistes qui les occupent indûment.
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Cependant ces systèmes ajoutent un obstacle supplémentaire à l’utilisation
de ces places par des personnes handicapées.
La révision de la réglementation existante est également un axe de travail
sur lequel nous devons avancer. Il faut compléter le dispositif réglementaire
existant afin de couvrir les points non encore traités (véhicules de transport
notamment) et l’adapter dans le but de parvenir à la définition de standards
d’accessibilité.
Il convient d’insister sur le besoin de normalisation afin de simplifier
l’utilisation des outils mis en place.
C’est tous ensemble que nous arriverons à bâtir l’accessibilité et nous
devons absolument profiter de la dynamique de cette année européenne
pour amplifier le processus engagé.
La France doit rattraper le retard pris en la matière et rendre son territoire
accueillant et facile à vivre pour tous quelles que soient les difficultés de
mobilité auxquelles certains de nos concitoyens sont confrontés.
La devise de notre République comporte parmi ses trois grands principes
celui de l’égalité. Cet objectif ne pourra être atteint que lorsque l’ensemble de
la population française pourra bénéficier des mêmes chances d’insertion
sociale, éducative, professionnelle et cela bien entendu ne pourra être
possible sans la réalisation d’une véritable accessibilité.
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