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 Saint Paul

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christophe
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MessageSujet: Saint Paul   Saint Paul EmptyVen 9 Mar - 17:06

Saint Paul 300px-10

Paul de Tarse (à l'origine Saul) ou saint Paul (né v. 10 à Tarse, en Cilicie, (auj. İçe, en Turquie) - mort v. 65 à Rome), est considéré comme l'une des figures centrales du christianisme primitif, par le rôle qu'il a joué dans son développement, et par son interprétation de l'enseignement de Jésus. Selon le Nouveau Testament (livre des Actes des Apôtres et les lettres de Paul), Paul se revendique comme l'un des principaux disciples (comme un apôtre) de Jésus-Christ qui, quelques années après sa mort et sa résurrection, lui serait apparu et l'aurait converti. Il eut un rôle de première importance dans le développement et la diffusion du christianisme primitif, au point que certains théologiens, estimant que Paul donne un enseignement différent de celui de Jésus de Nazareth, le considèrent comme le véritable fondateur du christianisme.

Ébauche de la vie de Paul :

Il y a très peu de certitudes sur les événements de la vie de Paul, et il est possible, par exemple, de mettre en doute la date et le lieu de sa naissance. Quoique la critique radicale hollandaise, au début du siècle, ait commencé par mettre en doute l'authenticité de l'ensemble du corpus paulinien, la vie de Paul est esquissée et/ou suggérée par :

* les Actes des Apôtres ;
* les épîtres.

Mis à part la question des miracles qui sont du domaine de la foi, les faits relatés dans les Actes des Apôtres ne s'accordent pas sur tous les points avec les épîtres. Il est légitime de penser que Luc, s'il est bien « l'auteur à Théophile », aurait édulcoré les tensions existant dans les communautés ou églises, d'autant plus facilement qu'il ne connaîtrait pas le contenu des lettres de Paul. Sous la forme d'une histoire, il véhicule une théologie.

Les Épîtres donnent quelques renseignements :

« Car moi aussi je suis Israélite, de la postérité d'Abraham, de la tribu de Benjamin. — (Rom. 11:1) »

« Moi, circoncis le huitième jour, de la race d'Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu né d'Hébreux ; quant à la loi, pharisien ; quant au zèle, persécuteur de l'Église ; irréprochable, à l'égard de la justice de la loi. — (Phil. 3:5) »

Selon Luc, Paul est né d'une famille juive à Tarse en Cilicie (située dans l'actuelle Turquie) :

« Je suis juif, reprit Paul, de Tarse en Cilicie, citoyen d'une ville qui n'est pas sans importance. — (Ac. 21, 39) »

Mais, selon Jérôme :

« Les parents de Paul étaient originaires de Gyscal, province de Judée, et lorsque toute la province fut dévastée par les armées romaines et les Juifs dispersés dans tout l'univers, il furent transportés à Tarse, ville de Cilicie. Paul, tout jeune encore, suivit ses parents. — »

Il serait né autour de l'an 10. Il avait un frère, si on interprète ce qui suit au sens littéral :

« Saluez Rufus, l'élu du Seigneur, et sa mère, qui est aussi la mienne. — (Rom. 16:13) »

Il aurait été, vers douze ou treize ans, envoyé par ses parents à Jérusalem, pour suivre la carrière de scribe et aurait été instruit par Gamaliel (cet aspect sur l'éducation de Paul est contesté, spécifiquement parce que les textes le montrent aussi se revendiquant « citoyen romain », situation incompatible avec celle de pharisien sauf à entraîner un herem[réf. nécessaire]) :

« Je suis juif, né à Tarse en Cilicie ; mais j'ai été élevé dans cette ville-ci, et instruit aux pieds de Gamaliel dans la connaissance exacte de la loi de nos pères, étant plein de zèle pour Dieu, comme vous l'êtes tous aujourd'hui. — (Act. 22, 3) »

Il fit preuve d'un zèle profond pour sa religion (le judaïsme, de la secte des pharisiens) et rejoignit les rangs des persécuteurs des premiers disciples du Christ. Il participa à cette période à la lapidation d'Étienne.

Il aurait obtenu des lettres de recommandation pour rechercher et persécuter les chrétiens à Damas. Selon les Actes des Apôtres, au cours du voyage pour s'y rendre, il rencontra Jésus ressuscité (vers 33). Il sortit de cette rencontre momentanément aveugle. Trois jours plus tard, il fut guéri par un disciple vivant à Damas : Ananie. Il se convertit au christianisme et se fit baptiser. Il se présente alors lui-même comme un apôtre du Christ, et comme le bénéficiaire de la dernière apparition de Jésus : il est l'avorton, en grec l'ektrôma (1 Co. 15, Cool. À la suite de cette vision, il part vers le sud (Ga 1,17), ce que certains interprètent comme un séjour de 3 ans chez les Arabes nabatéens, mais cette précision n'a pas d'appui archéologique et pas même scripturaire.

Il aida, mais sans en être l'initiateur, l'« ouverture vers les gentils » de l'Église naissante. À cette époque, l'enseignement s'adressait principalement aux Juifs que l'on cherchait à convertir. Aux yeux des premiers chrétiens, qui se sentaient encore juifs, les incirconcis étaient des personnes peu fréquentables, voire impures, et le message du Christ semblait ne pas leur être destiné. Paul, à la suite de Barnabé, alla prêcher chez ces gens. Selon Luc, il réussit à convaincre le conseil de Jérusalem que l'on pouvait être baptisé sans avoir été au préalable circoncis. Ce point est toutefois controversé, et des tensions sont perceptibles dans les Actes des apôtres : il ne semble pas en effet que cette idée fut admise par tous. Il poursuivit donc l'action de quelques devanciers, et le christianisme put s'étendre au monde non juif (Romains, Grecs). Paul, grand voyageur, a fondé et soutenu des Églises dans tout l'Est du bassin méditerranéen. Quand il ne leur rendait pas visite personnellement, il communiquait avec eux par lettres (épîtres).

Son engagement auprès des gentils et ses convictions religieuses lui attirèrent l'inimitié de certains juifs. Il fut arrêté à Jérusalem et manqua d'être lynché. Arrêté par les Romains, il argua de sa citoyenneté romaine pour être jugé non par le Sanhédrin mais par le gouverneur. Celui-ci l'emprisonna durant deux ans à Césarée. Puis, sur la demande de Paul, il fut conduit à Rome pour comparaître devant l'empereur. Une tempête le détourna sur Malte où il resta quelques mois puis il s'installa à Rome, d'abord en liberté surveillée puis complètement libre. Il y mourut décapité (en tant que citoyen romain), probablement en 67, à la suite de l'incendie de Rome (64), et après un procès probable sous le règne de Néron :

« On raconte que, sous son règne, Paul eut la tête coupée à Rome même […] » (Eusèbe, Histoire ecclésiastique, II, XXV, 5)

Problématiques diverses autour de la biographie de Paul [modifier]

Plusieurs aspects de la vie de Paul demeurent mystérieux.

* Sa double appartenance juive et romaine, dont il se vante à plusieurs reprises peut laisser sceptique ; même Jérôme, le traducteur de la Vulgate s'interroge sur ce point.
* Sa conversion radicale pose la question de sa formation théologique : comment passe-t-on d'un judaïsme « orthodoxe » à un christianisme « novateur » ? Ou encore, le judaïsme de Paul était-il orthodoxe et le christianisme était-il novateur ? Existait-il une orthodoxie juive au temps de Paul ou bien cette conception d'une orthodoxie est-elle une vision anachronique ? Christologie de Paul.

* Ses contacts avec les autorités romaines sont troublants : pourquoi un petit missionnaire, comme il se décrit parfois, aurait-il droit à une escorte de 70 cavaliers et 200 gardes pour son transfert de Jérusalem à Césarée. On évoque aussi de nombreux entretiens entre Paul et Felix, entre Paul et Festus et même une entrevue entre Paul et le roi Agrippa. Il semblerait donc que Paul ait une importance politique plus grande qu'il ne semble l'admettre, que ce soit par modestie ou non.
* Sa fin de vie reste obscure. Les Actes des Apôtres se terminent à l'arrivée de Paul à Rome. On semble garder des traces de lui jusqu'en 64. Ensuite deux thèses sont émises :
o Paul serait mort en 64 lors de la persécution des chrétiens
o Paul, relâché, aurait continué ses activités missionnaires en Espagne, en Grèce, en Macédoine, en Épire, en Asie mineure et en Crète. De nouveau arrêté, il aurait été ramené à Rome et décapité en 67.

Conversion de Paul :
* l'un théologique
* l'autre historique

Aspect théologique :

« … Lorsqu'il était en chemin, et qu'il approchait déjà de Damas, il fut tout d'un coup environné et frappé d'une lumière du ciel. Et tombant par terre, il entendit une voix qui lui disait : Saul, Paul, pourquoi me persécutez-vous ? Il répondit : Qui êtes-vous Seigneur ? Et le Seigneur lui dit : Je suis Jésus, que vous persécutez ; il vous est dur de regimber contre l'aiguillon. Alors, tout tremblant et tout effrayé il dit: Seigneur, que voulez-vous que je fasse ?… » (Actes des Apôtres. Chapitre IX. D'après la Vulgate, traduit par Lemaistre de Sacy , édition de 1844. voir le texte dans Wikisource)

Paul avait un physique peu avantageux (« Or moi-même, Paul, […] moi qui, présent, quant à l'apparence suis chétif au milieu de vous, » 2 Corinthiens 10:1). Tite l'avait décrit comme un homme de petite taille, le front dépouillé, les jambes courbées… (référence ?) À cela s'ajoutait une infirmité : un mal aigu et cuisant, dit-il dans ses épîtres (2 Corinthiens 12,7, qui est comparable à une épine ou à une écharde plantée dans la chair. On a émis beaucoup de conjectures à ce sujet.

Aspect historique :
Première approche : Paul de Tarse (Place Saint-Pierre)

Les historiens qui ne sont pas tenus à croire au miracle, pensent que Paul devait déjà se poser des questions sur son attitude dans sa lutte contre les premiers disciples de Jésus (celui que les apôtres présentaient comme le Messie tant attendu par Israël), et qu'il aurait donc pu inventer cet épisode. Quelques historiens depuis la fin du XIXe siècle pensent qu'harassé par un long voyage, il fut victime d'une crise d'épilepsie accompagnée d'hallucinations complexes, en arrivant dans la plaine brûlante en vue de Damas.

Approches contemporaines : La lecture des épîtres de Paul élabore traditionnellement en doctrines du Christ les déclarations sur Jésus qu'elles contiennent à la lumière de l'épisode du « Chemin de Damas » raconté dans les Actes des Apôtres. Le lien entre les unes et les autres, celui-là même qui autorise l'interprétation des Épîtres par les Actes se situe dans la personne de l'auteur supposé des Actes : « Luc », le médecin grec, supposé compagnon de Paul. La recherche et la critique récente attirent notre attention sur deux aspects : si les pères grecs font de Luc un compagnon de Paul, la lecture attentive des épîtres ne révèle aucun Luc dans l'entourage de Paul. Réciproquement, la lecture attentive des Actes montre une parfaite méconnaissance de la théologie développée dans les épîtres ; quoique s'attachant au récit des faits et gestes de Pierre et de Paul, le récit ne présente aucun épisode montrant Paul en train de faire du courrier non plus qu'en train de le dicter. Marguerat nous invite à conclure que l'auteur principal des Actes ne connaissait pas Paul directement.

Ce premier aspect n'a aucun fondement sérieux :

1. Une simple lecture des épîtres montre que Luc est un compagnon et collaborateur de Paul (voir Colossiens 4:14, 2 Timothée 4:11, Philémon 24).
2. Si les Actes ne montrent pas Paul en train d'écrire les épîtres, les épîtres montrent Paul en train de voyager selon ce qui est décrit dans les Actes (voir 2 Corinthiens 1, 1 Thessaloniciens 3).
3. Dans les discours et les actes de Paul retranscrits par Luc dans le livre des Actes, on trouve les éléments essentiels de la doctrine paulinienne:
* Jésus Fils de Dieu (Actes 9:24);
* le rejet pour un temps des Juifs comme peuple de la promesse (Actes 22:18) et la grâce apportée aux nations (Actes 22:21);
* l'Église achetée par le sang (Actes 20:28), l'Église corps de Christ (persécuter l'Église, c'était persécuter le Christ: Actes 9:5), l'établissement des anciens dans l'Église (Actes 20:28), le déclin de l'Église (Actes 20);
* la responsabilité des païens par rapport à la révélation de Dieu (Actes 17), la repentance (Actes 20:21) et le salut sur le principe de la foi (Actes 16:31), la justification par la foi et non par la loi (Actes 13:39), la réception de l'Esprit Saint (Actes 19:2);
* les souffrances du chrétien (Actes 14:22);
* la conscience (Actes 24:16);
* le jugement final (Actes 17:31).
En revanche, un consensus s'établit sur le fait que l'auteur principal des Actes et l'auteur de l'évangile mis sous l'invocation de Luc présentent les mêmes caractéristiques stylistiques et que les Actes sont, possiblement, la deuxième partie de l'évangile selon Luc, artificiellement éditée en 2 tomes ultérieurement. Il en résulte que rien ne prédispose à lire les épîtres à la lumière de la 2e partie de l'œuvre de « l'auteur à Théophile ». Ces éléments amènent quelques auteurs d'enracinement très divers comme Peter J. Tomson[1] et Daniel Boyarin[2] à repenser la conversion de Paul à nouveaux frais, chacun dans leur coin. Examinant les origines du christianisme, dont chacun sait qu'il ne surgit pas au lendemain de la Pentecôte, on le voit se différencier depuis les autres sectes messianiques par l'accentuation de son aspect eschatologique. De même, le judaïsme rabbinique que nous connaissons aujourd'hui n'a pas grand chose à voir avec les diverses sectes (dont les messianiques) formant au premier siècle de l'ère commune, du judaïsme du second temple jusqu'à la domination pharisienne après 90. Boyarin insiste donc sur le fait que le christianisme ne découle pas du judaïsme mais que de la fin du Ier siècle jusqu'au IVe siècle de l'ère commune l'un et l'autre sont en recherche polémique de différenciation et que celle-ci n'est réalisée qu'au IVe siècle. Au bout de l'un et l'autre phénomène se développent deux mythes des origines et Boyarin recommande qu'on ne souscrive pas les yeux fermés à l'affirmation des rabbins que le judaïsme rabbinique est le judaïsme de toujours alors qu'au premier siècle, le judaïsme du second temple se caractérise par une diversité de sectes qu'il a perdue. De même, il serait imprudent de considérer que Paul se convertit au christianisme : tout au plus change-t-il de secte (aieresis) quittant le courant pharisien pour l'un des courants messianiques. Le récit du Chemin de Damas est celui d'une vision de rabbin, motif traditionnel dans les récits du Ier siècle quand il s'agit de parler de son inspiration qui peut asseoir son autorité. (on notera toutefois que c'est lui qui a fondé les églises en milieu païen dont Antioche où pour la première fois on nomma les disciples de Christ "chrétiens" : voir Actes 11:26)

Voyages de Paul :

Après sa conversion, Paul séjourne quelque temps à Damas, puis en Arabie, puis à Jérusalem, Tarse, avant d'être invité par Barnabé à Antioche. C'est de cette ville qu'il partira pour ces voyages missionnaires. On peut raisonnablement dater ses voyages dans un intervalle de quelques années autour de l'année 50.
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MessageSujet: Saint Paul (suite)   Saint Paul EmptyMer 14 Mar - 8:10

Voyages de Paul :

Après sa conversion, Paul séjourne quelque temps à Damas, puis en Arabie, puis à Jérusalem, Tarse, avant d'être invité par Barnabé à Antioche. C'est de cette ville qu'il partira pour ces voyages missionnaires. On peut raisonnablement dater ses voyages dans un intervalle de quelques années autour de l'année 50.

Premier voyage de Paul :

Saint Paul 300px-10

C'est un voyage aller-retour qu'il effectue en compagnie de Barnabé et de Jean Marc (cousin de Barnabé). Ce premier acte des missions de Paul nous le montre dans le vif et la rudesse de sa nature, jetant l'anathème à l'ennemi de sa foi, aveuglant, abattant ce qui lui résiste. [réf. nécessaire] À Paphos, il eut de sa vocation une impression si vive, que sur l'heure, lui qui avait suivi Barnabé et Marc dans les synagogues de Chypre [réf. nécessaire], prit en main le commandement et tourna les regards de ses compagnons vers la côte voisine de Pamphylie ; c'était là, qu'ils devaient trouver non plus seulement les fils d'Israël, mais les païens prêts à recevoir la parole évangélique. L'auteur des Actes insinue, qu'à partir de ce jour, Saul, quittant son nom hébreu, s'appela et devint Paul.(le verset Actes 13:9 ne précise pas que c'est à partir de ce jour)

Il visite ainsi Chypre, La Pamphylie (Pergé) et prêche autour d'Antioche de Pisidie. Paul et Barnabé cherchent à convertir des Juifs, prêchent dans les synagogues, sont souvent mal reçus et obligés de partir précipitamment. (à cause de leur annonce du salut et de la résurrection en Jésus : voir Actes 13:15-41 mais pas forcément mal reçus : voir Actes 13:42-44 et 13:48-49. C'est les chefs Juifs qui les chassèrent : voir Actes 13:45 et 13:50)

Sur le chemin du retour, ils ne repassent pas par Chypre et se rendent directement de Pergé à Antioche.

Deuxième voyage de Paul :

Saint Paul 300px-11

Paul effectue ce deuxième voyage en compagnie de Silas.

Son premier objectif est de rencontrer à nouveau les communautés qui se sont créées en Cilicie et Pisidie.

À Lystre, il rencontre Timothée qui continue le voyage avec eux. Ils parcourent la Phrygie, la Galatie, la Mysie. À Troie, ils s'embarquent pour la Macédoine. Paul séjourne quelque temps à Athènes puis à Corinthe.

Il retourne ensuite à Antioche en passant par Éphèse et Césarée.

Troisième voyage de Paul :

Saint Paul 300px-12

S'agit-il du troisième voyage ou de la suite du second ? En effet, Paul ne séjourne que peu de temps à Antioche.

C'est un voyage de consolidation : Paul retourne voir les communautés qui se sont créées en Galatie, Phrygie, à Éphèse, en Macédoine jusqu'à Corinthe. Puis il retourne à Troie en passant par la Macédoine. De là, il embarque et finit son trajet par bateau jusqu'à Tyr, Césarée, Jérusalem où il est arrêté.

Certains comptent dans ses voyages, le voyage à Rome qui n'est pourtant pas exactement un voyage missionnaire. (et pourtant lire son évangélisation en Actes 28:30-31)

Lettres attribuées à Paul :

Liste des textes canoniques :

Dans la Bible, les épîtres sont rangées par ordre d'importance quantitative et non par ordre chronologique. Les épîtres dont le titre est en italique sont celles dont on discute du lien avec Paul, certaines pourraient être considérées comme pseudépigraphiques ; celles adjointes d'une astérisque * sont sans doute dans leur forme finale le travail d'un disciple de Paul.

* Épître aux Romains
* Première épître aux Corinthiens
* Seconde épître aux Corinthiens
* Épître aux Galates
* Épître aux Éphésiens*
* Épître aux Philippiens*
* Épître aux Colossiens*
* Première épître aux Thessaloniciens
* Deuxième épître aux Thessaloniciens
* Première épître à Timothée
* Deuxième épître à Timothée
* Épître à Tite
* Épître à Philémon*
* Épître aux Hébreux

Les Épîtres :

Les épîtres nous présentent une peinture assez fidèle des difficultés des nouveaux croyants. Le fait que toutes les épîtres attribuées à Paul ne soient pas de lui réunit une majorité de savants, toutes confessions confondues. Le courant exégétique de la critique radicale estima longtemps que rien des lettres de Paul n'était authentique. De nos jours, on est plus modéré. On distingue classiquement :

* les épîtres proto-pauliniennes qui sont probablement de Paul,
* les épîtres deutéro-pauliniennes qui sont probablement des compagnons de Paul,
* les épîtres trito-pauliniennes qui sont probablement des successeurs de Paul.

Si l'on ouvre "Épîtres et lettres Ier, IIe siècles" de Régis Burnet, (2003) au Cerf, "les Épîtres pastorales sont des pseudépigraphes" convenait Raymond E. Brown pss ; en cela il rejoint 90% des exégètes. En 2000, la question de l'authenticité des épîtres se présente comme suit :

* L'épître aux Colossiens est considérée comme pseudépigraphique par 60% des exégètes. La raison essentielle tient au fait que la ville de Colosse n'existait plus lorsqu'elle fut rédigée ;
* L'épître aux Ephésiens est considérée comme pseudépigraphique par 80% des exégètes. Elle s'inspire considérablement de l'épître aux Colossiens ;
* La deuxième épître aux Thessaloniciens, est considérée comme pseudépigraphique par environ 50% des exégètes ;
* Depuis 1976 (Albert Vanhoye), il est admis que l'épître aux Hébreux n'est pas une épître, mais un traité ; elle n'est pas adressée aux hébreux, n'est pas de Paul.

Parmi les raisons ayant pu motiver la pseudépigraphie, on cite en général le fait que, dans l'Antiquité, la notion de propriété intellectuelle n'existait pas dans son sens actuel, et surtout le fait que la tradition a pu attribuer à tous les écrits d'une même école d'auteurs le nom du maître de cette école.

Enseignement :

L'examen a posteriori considère que, s'adressant principalement aux gentils, Paul donne au message du Christ un caractère universel. Il affirmerait la valeur de tous les êtres humains, sans discrimination. Il serait ainsi l'un des précurseurs de la notion moderne d'individu, de ses droits et de ses devoirs universels.

Il présente la résurrection de Jésus comme une promesse pour tous les hommes. Selon l'interprétation dominante à partir d'un verset de Galates (2,16), Jésus serait venu sur terre abolir l'Ancienne Loi ; le salut des hommes ne dépend plus des œuvres mais de la foi en Jésus. Chez Paul apparaîssent les concepts de rédemption, de justification, de conscience, de liberté, que l'on ne trouve pas dans les Évangiles, écrits postérieurement, probablement pour contester Paul, selon Daniel Marguerat et alii. Une réflexion sérieuse a été enclenchée sur ce point, produisant des œuvres comme celle de Jean-Noël Aletti[3], où apparaît la cohésion profonde des diverses tendances dans le Nouveau Testament.

Cette doctrine de la Rédemption exposée par Paul est à la base du message chrétien. Cependant, elle n'a pas toujours été admise sans résistance et fut un argument dans la scission entre catholiques et protestants. Une raison de cette division est que Paul, selon les Réformateurs qui se fondent sur ses écrits pour récuser les indulgences, a considérablement théologisé le message du Christ.

En effet, les différences entre le Fils de Dieu de Paul et le Jésus des Évangiles sont parfois jugées considérables et témoignent de la tension entre les diverses communautés à l'origine du Nouveau Testament :

« Le Jésus auquel Paul s'est converti n'est pas le prédicateur du Règne de Dieu. » Alfred Loisy

Nietzsche rappelle, pour dénoncer la valorisation de la décadence dans le christianisme, une parole de Paul de 1 Co 1, 28 :

« « Dieu a choisi ce qui est faible devant le monde, ce qui est insensé devant le monde, ce qui est ignoble et méprisé. » ; c'est là ce qui fut la formule, in hoc signo la décadence fut victorieuse » (L'Antéchrist).

Christologie de Paul [modifier]

Longtemps on considéra Paul comme le premier chrétien converti du judaïsme à la suite d'une apparition racontée dans les Actes. C'était la seule lecture possible. Depuis une quarantaine d'années, par exemple avec le travail de Anthony Harvey en 1982, les historiens se sont attachés à mieux connaître le milieu culturel, politique et économique du judaïsme du 2nd Temple.

Quelques pionniers comme James D.G. Dunn en 1980, Maurice Casey en 1991, plantent le décor de l'histoire culturelle et spirituelle dans laquelle se développe la christologie ; la conférence de Marinus de Jonge en 1998 rassemble le faisceau de questions posées par le témoignage des textes sur les communautés qui donnèrent lieu à ce corpus aujourd'hui nommé le Nouveau Testament et les diverses christologies qu'il recèle.

À la suite de ces travaux, l'exégèse contemporaine commença à revoir sa copie et examine la christologie de Paul à nouveaux frais. Paul expose-t-il une christologie ontologique ?

* voir l'article détaillé : Christologie de Paul

Paul est-il le fondateur du christianisme ? [modifier]

De ce fait, certains historiens, parmi lesquels des protestants libéraux, des auteurs juifs et des opposants au christianisme, soutiennent que Paul est le fondateur véritable du christianisme.

Cette thèse prend divers aspects selon les auteurs :

* Paul a théologisé l'enseignement de Jésus ;
* il a créé une religion en transformant ce qui serait d'abord un mouvement révolutionnaire ;
* il n'évoque que Jésus crucifié et ressuscité par opposition aux disciples qui l'ont côtoyé;
* il occupe une grande place dans le Nouveau Testament ;
* il introduit des concepts tels que rédemption, justification, conscience, liberté, qui ne se trouvent pas tels quels dans les Évangiles ;
* il universalise très nettement la prédication de Jésus.

Si ce dernier point est généralement reconnu (parce que, par exemple, Jésus n'est guère sorti de Galilée que pour aller dans les territoires limitrophes : chez les samaritains, dans le territoire actuel du Liban ou de Jordanie) alors que Paul fut un missionnaire très actif qui ouvrit, envers et contre tous, le christianisme naissant au païens ; en revanche la thèse d'une modification substantielle de l'enseignement de Jésus peut être tenue pour excessive. Cependant, la Galilée était une région où s'opérait un brassage entre les peuples. Il ne faudrait pas sous-estimer ce fait quand on impute à Paul la propagation du message christique en-dehors du judaïsme[4]

L'idée même de fondateur a été critiquée : le christianisme serait plus exactement le fruit d'un développement collectif.
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MessageSujet: Pierre et Paul aux origines de l'Église de Rome   Saint Paul EmptyMer 14 Mar - 8:16

Pierre et Paul aux origines de l'Église de Rome
Paul Poupard
Président du Conseil pontifical de la culture

Depuis la première année sainte de l'Église de Boniface VIII en 1300, les temps ont bien changé, comme le visage de Rome qui accueille les pèlerins. Mais la démarche demeure la même : aller prier aux Limina Apostolorum, ou « Mémoires des apôtres », ces lieux sacrés de Rome où sont conservés et vénérés les tombeaux des apôtres Pierre et Paul, grâce auxquels la Ville est devenue le centre de l'unité catholique. Dès le IIe siècle, les fidèles se rendent à Rome pour voir et vénérer les trophées des apôtres Pierre et Paul, et contempler sa basileia, sa royale majesté. Au IVe siècle, le pèlerinage de Rome devient en Occident le parallèle de celui qui, en Orient, conduisait à Jérusalem au tombeau du Seigneur.

C'est parce que Pierre est venu à Rome et qu'il y a été enseveli après son martyre qu'irrésistiblement les pèlerins ont afflué vers Saint-Pierre, lieu de sa sépulture, et que le pape, son successeur, s'est établi à son voisinage. Les deux faits ont la même origine. L'emplacement de la basilique Saint-Pierre n'a pas été choisi arbitrairement. L'édifice s'élève au-dessus de la tombe ; très précisément, le cœur de la basilique, l'autel de la confession, a été édifié au-dessus de sa sépulture. Son Éminence le Cardinal Paul Poupard, président du Conseil pontifical de la culture et auteur de Rome Pèlerinage (Bayard-L'Emmanuel, 1997) relate ici comment la tradition et les épîtres de la fin du Ier siècle se sont trouvées confirmées par les fouilles archéologiques menées depuis 1940 dans les Grottes vaticanes et à Saint-Paul-hors-les-Murs.

Le témoignage de la tradition

Une tradition immémoriale affirme que Pierre, venu à Rome implanter l'Église au cœur de l'empire y périt martyr. Que pouvons-nous dire de sûr à ce sujet à la lumière de l'histoire et de l'archéologie ? Les zones d'ombre se sont progressivement réduites depuis que le pape Pie XII fit entreprendre des travaux gigantesques, à l'occasion de la sépulture de son prédécesseur, le pape Pie XI.

Une première constatation s'impose, et elle est capitale. Aucune voix ne s'est jamais élevée dans l'Antiquité contre cette croyance du martyre de Pierre à Rome. Cet argument a silentio, du silence, a une grande force. Quant aux textes allégués en faveur de la tradition, il s'agit de l'épître de saint Clément de Rome aux Corinthiens et de l'Épître aux Romains de saint Ignace d'Antioche.

Clément, l'évêque de Rome, écrit aux Corinthiens vers la fin du Ier siècle pour apaiser les dissensions qui divisaient la communauté chrétienne. Dans sa lettre, il évoque la multitude innombrable des fidèles qui ont péri à Rome pendant la persécution de Néron, et en particulier les apôtres Pierre et Paul : « Jetons les yeux sur nos excellents apôtres : Pierre qui, victime d'une injuste jalousie, souffrit non pas une ou deux, mais de nombreuses fatigues et qui, après avoir rendu son témoignage, s'en est allé au séjour de gloire qui lui était dû. C'est par suite de la jalousie et de la discorde que Paul a montré le prix de la patience […] et, ayant rendu son témoignage devant ceux qui gouvernent, il a quitté le monde et s'en est allé au saint lieu ». Clément a peut-être connu personnellement les deux apôtres. Des allusions de sa lettre on peut légitimement déduire que c'est Rome qu'il évoque, cette ville dont il est l'évêque et d'où il écrit.

C'est de Smyrne qu'Ignace, évêque d'Antioche en Syrie, écrit son épître aux Romains, sous le règne de Trajan, peut-être en 107. « Je ne vous donne pas des ordres, leur écrit-il, comme Pierre et Paul ; ils étaient des apôtres, et moi, je ne suis qu'un condamné ; ils étaient libres, et moi, jusqu'à présent, je suis esclave ; mais si je souffre, je deviendrai un affranchi de Jésus-Christ en qui je ressusciterai libre ». On ne peut qu'être frappé par la mention conjointe des deux apôtres, à qui Ignace rendra bientôt témoignage, à Rome précisément, par son propre martyre.

Au début du IIIe siècle apparaît la tradition selon laquelle l'apôtre Pierre aurait été crucifié la tête en bas, comme le pèlerin peut le voir sur un très beau relief du XVe siècle dans les Grottes vaticanes. La cruauté de Néron rend ce supplice possible, mais rien ne permet de l'affirmer avec certitude. Par contre, c'est sur des bases solides que repose la tradition du martyre et de la sépulture de Pierre au Vatican pendant la persécution de Néron, décrite par une célèbre page des Annales de Tacite. Après l'incendie criminel de l'an 64, il ne subsistait à Rome aucun autre lieu capable d'abriter de tels sinistres et grandioses spectacles. Le Circus Maximus avait été endommagé par le feu et le Circus Flaminius était trop petit. Les Romains avaient coutume de placer les croix des condamnés le long des voies. On peut penser que celle de Pierre a été dressée, avec d'autres mentionnées par Tacite, le long d'une de ces routes au voisinage du cirque.

Quant à la tradition bien affirmée de la sépulture de Pierre au Vatican, le premier document qui l'atteste est un célèbre passage de Gaïus, que nous a conservé l'historien Eusèbe. Celui-ci, dans son Histoire ecclésiastique, rapporte la polémique de ce docte prêtre romain avec Proclus, membre de la secte hérétique montaniste, dans les dernières années du IIe ou les premières années du IIIe siècle. Pour affaiblir l'autorité de l'Église romaine, Proclus exaltait la présence en Asie Mineure de la tombe de l'apôtre Philippe et d'autres grands personnages de la chrétienté primitive. Gaïus répliqua avec force : « Mais moi, je puis te montrer les trophées des saints apôtres. En effet, si tu veux te rendre au Vatican ou sur la voie d'Ostie, tu trouveras les trophées de ceux qui ont fondé cette Église ». Gaïus parle de « trophées ». On ne peut réduire la signification de ce terme à de simples monuments commémoratifs, dans ce contexte polémique qui oppose ces trophées à des insignes tombes d'Asie Mineure. Le raisonnement, autrement, serait sans aucune portée. Il s'agit d'un mot grec, tropaion, qui signifie « monument de victoire », entendons ici de la victoire obtenue par les deux martyrs au nom de Jésus-Christ : en subissant la mort, ils entraient victorieusement dans la vie avec le Ressuscité.

Ainsi, dès la fin du IIe siècle apparaît le ferme témoignage que Pierre avait au Vatican sa tombe glorieuse, comme Paul avait la sienne sur la voie d'Ostie. Dans le Vatican de Néron, un monument s'imposait par son importance. C'était le cirque commencé par l'empereur Caligula (37-41) et terminé par Néron (54-68). Les fouilles ont pu le localiser le long du côté sud de l'actuelle basilique Saint-Pierre, entre l'Arco delle Campane et la Piazza di Santa Marta, c'est-à-dire à ga ornement était l'obélisque dressé en son centre, que, d'après Pline l'Ancien, Caligula avait fait venir tout exprès d'Égypte. C'est ce même obélisque que le pèlerin peut contempler aujourd'hui au centre de la place Saint-Pierre, où il fut transféré en 1586 par l'architecte Domenico Fontana sur l'ordre du pape Sixte Quint. Les fouilles récentes ont permis de retrouver les fondations primitives de l'obélisque.

On sait aussi, grâce aux mêmes fouilles, que, dès le Ier siècle, la plaine vaticane recevait des tombes le long des voies qui la traversaient. Cet antique usage est bien attesté, comme le pèlerin le découvre en voyant les tombeaux qui bordent la via Appia. Riches et pauvres s'y côtoyaient, ces derniers se glissant dans les petits espaces demeurés libres entre les somptueux tombeaux érigés pour les patriciens romains. Rien d'étonnant à ce qu'un pauvre crucifié, reconnaissable après sa mort – il n'avait été ni défiguré par le feu, ni broyé par les fauves – soit recueilli par les fidèles et que son cadavre soit déposé dans une fosse creusée dans le sol nu.

Les fouilles de Pie XII

Le pape Pie XI avait exprimé le désir d'être enterré ad caput Sancti Petri, au plus près de la tombe de l'apôtre Pierre. Pour accéder à ce vœu, son successeur Pie XII fit entreprendre, en juillet 1940, les travaux nécessaires à la mise en place du lourd sarcophage dans les Grottes vaticanes. On appelle ainsi le sous-sol de la basilique Saint-Pierre, formé par la différence de niveau entre l'ancienne et la nouvelle basilique. Ses voûtes basses, supportées par des pilastres qui le divisent en trois nefs, soutiennent le pavement de l'édifice actuel. À peine eut-on atteint 0,20 m de profondeur, au cours des travaux, qu'apparut le pavement de l'ancienne basilique constantinienne, puis, sous ce pavement, un grand nombre de sépultures chrétiennes. En creusant plus profondément, on découvrit des murs de fondation de l'antique sanctuaire et une nécropole romaine – celle-ci peut se visiter aujourd'hui en obtenant une autorisation préalable – que la construction de ce dernier avait ensevelie.

L'exploitation scientifique de ce chantier d'une ampleur imprévue devait fournir des informations importantes et incontestées. Deux campagnes de fouilles furent successivement menées, de 1939 à 1949, puis de 1953 à 1958. L'examen du sol révéla une donnée étonnante : pour créer la base nécessaire à la construction de l'édifice de Constantin, ses architectes avaient dû à la fois remplir de terre et entrecouper d'œuvres massives de soutènement une zone encore non utilisée de la nécropole, et en même temps entailler une partie de la colline du Vatican. Pourquoi Constantin avait-il choisi, pour bâtir sa basilique, un endroit déjà occupé par un cimetière, et par ailleurs si peu favorable, car le sol argileux demandait d'importants travaux de drainage et des travaux de terrassement à flanc de coteau ? Tout aurait dû lui faire écarter ce site. Tout, sauf la tradition vivante à son époque de la présence du tombeau de Pierre, tout près du lieu de son martyre.

Les pilastres qui supportent la voûte des Grottes vaticanes, sous la nef centrale de la basilique, reposent sur un fond artificiellement formé d'un mélange d'argile et de sable. L'édifice est érigé au-dessus de l'endroit où la tradition localisait la tombe de Pierre. Les fouilles ont exhumé une tombe pauvre, appelée thêta, recouverte de tuiles, dont l'une porte un sceau que l'on peut dater du règne de l'empereur Vespasien (69-79). Tout le matériel trouvé aux alentours immédiats remonte à la même époque : fragment de petite lampe portant la marque de son atelier de fabrication, morceaux de verre irisé et doré à l'égyptienne.

La nécropole païenne

Une nécropole plus récente a été mise au jour, qui remonte aux IIe et IIIe siècles. Cette nécropole païenne commença à accueillir des tombes chrétiennes, comme le révèlent les inscriptions des monuments funéraires. C'est ainsi que le petit sépulcre païen des Julii de la seconde moitié du IIe siècle se transforme en sépulcre chrétien, à la première moitié du IIIe siècle. En sa décoration lumineuse, on retrouve les scènes chères aux chrétiens. Sur les murs se succèdent les images du Bon Pasteur, du pêcheur mystique, de Jonas englouti par le monstre marin, ce qui symbolise le Christ descendu aux enfers et ressuscité après trois jours à la lumière des cieux. Et, au plafond, parmi les sarments couleur émeraude d'une vigne symbolique, s'élève, sur un quadrige tiré par des chevaux blancs, la radieuse représentation du Christ-Soleil, glorieuse image de la résurrection espérée. Le contraste est grand entre la richesse de cette décoration et l'humilité de la position de cette tombe, entre deux autres sépulcres qui l'étouffent, pour ainsi dire, à l'intérieur de la nécropole. C'est que rien n'était excessif pour décorer un édifice dont le privilège était de se trouver au voisinage immédiat de la memoria de Pierre.

La « memoria » de Pierre

Les fouilles ont en effet démontré que l'autel central de la basilique Saint-Pierre est construit exactement au-dessus de la memoriade l'apôtre. C'est Clément VIII qui l'a fait édifier (1592-1605). En descendant sous le riche baldaquin de bronze du Bernin, on remonte du flamboyant XVIe siècle renaissant vers les siècles passés, grâce aux dispositions de Jean-Paul II qui a remis en communication directe l'autel de la Confession de Pierre avec son tombeau, caché depuis cent cinquante ans par la grande statue de Pie VI à genoux, de Canova. Sous l'autel de Clément VIII se trouve un autre autel, celui de Calixte II (1119-1124), et, sous celui-ci, un autre encore, de Grégoire le Grand (590-604), encastré dans l'autel de Calixte II. En allant au-dessous, on rencontre un monument constantinien de forme quadrangulaire revêtu de marbre blanc et de porphyre rouge. Constantin l'a lui-même dédié à l'apôtre. Il remonte peut-être aux cérémonies commémoratives de la victoire décisive du pont Milvius, le 28 octobre 312.

Le Mur rouge

Entre ses murs de marbre, ce monument constantinien enferme une construction plus ancienne, un petit édicule. Considéré manifestement par l'empereur comme digne d'un exceptionnel respect, cet édicule est élevé sur une petite place rectangulaire de 8 mètres du nord au sud et de 4 mètres d'est en ouest, appelée conventionnellement par les chercheurs le campo P. Les chambres funéraires qui l'entourent remontent aux années 130 à 150. Sur le côté ouest se dresse un mur appelé Mur rouge, à cause de la couleur rouge vif dont il est peint. Derrière, un chemin – clivus – donnait accès à d'autres chambres funéraires. En dessous de ce chemin, un égout permettait l'écoulement des eaux. Les tuiles dont il est recouvert portent un sceau indiquant les propriétaires, personnages historiques bien connus, puisqu'il s'agit d'Aurelius Caesar, le futur empereur Marc Aurèle, et de sa femme, Faustina Augusta. Nous sommes donc entre 146, date à laquelle Faustina prit le nom d'Augusta, et 161, où le nouvel empereur prit le nom de Marc Aurèle.

Certaines des tombes fort modestes qui s'appuient sur le Mur rouge témoignent par leurs tuiles d'une origine antérieure. Quant au petit édicule, le plus important pour le pèlerin, il subit diverses destructions et déformations, qui n'empêchent pourtant pas une sérieuse reconstitution. Deux niches superposées sont creusées dans le Mur rouge. Entre elles s'avance, comme une table, une plaque de travertin soutenue par deux colonnettes de marbre blanc ; celle de gauche est encore bien visible dans la maçonnerie ajoutée à une époque postérieure. Dans le pavé, une ouverture fermée par une dalle, et d'une orientation différente, donnait sur une sorte de cachette doublée de petites plaques de marbre, où l'on a retrouvé des ossements, des restes de vieilles étoffes, des morceaux de verre, des pièces de monnaie. Nul doute qu'on y ait déposé quelques restes alors jugés dignes du plus grand respect.
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MessageSujet: Pierre et Paul aux origines de l'Église de Rome (2e partie)   Saint Paul EmptyMer 14 Mar - 8:18

Le trophée de Gaïus

Si tous les archéologues ne s'accordent pas en tout point, le pèlerin peut du moins avoir la certitude, en ce lieu sacré, de l'existence d'un édicule construit dans la nécropole vaticane vers 160, et inclus par Constantin dans son monument érigé en mémoire de saint Pierre. Il s'agit sans aucun doute du fameux trophée dont parlait le prêtre Gaïus quelques années plus tard. L'identité de l'édicule du Mur rouge et de ce trophée est désormais admise par tous les savants. Cet édicule n'a pu être construit en ce point que fort malaisément. Une raison impérieuse commandait donc de le situer là, et non pas ailleurs. Quelle autre raison, pour ce point précis, sinon la présence en ce lieu d'une dépouille mortelle déjà vénérée en cet endroit même ?

Peut-on aller plus loin et assurer avec certitude que la tombe de Pierre existait réellement sous l'édicule ? Les fouilles ont révélé des indices d'une fosse antique, dont l'orientation est la même que celle de l'ouverture dont nous avons parlé plus haut, et qui est différente de celle de l'édicule lui-même. Les ossements humains qui ont été retrouvés sous les fondations du Mur rouge n'ont, à l'examen scientifique, révélé aucun rapport avec l'apôtre Pierre. Mais à l'intérieur du monument constantinien, les fouilles ont fait apparaître en 1941 un loculus large de 0,77 m sur 0,29 et haut de 0,315, revêtu à l'intérieur de bandes de marbre grec, creusé dans le mur préexistant, le mur G pour les spécialistes, postérieur au Mur rouge, mais antérieur au monument constantinien qui l'a respecté et inclus. Il contenait, lors de l'inventaire, du plâtras tombé de haut, jusqu'à mi-hauteur, avec des ossements qui y étaient mêlés. On recueillit ces ossements dans une petite caisse de bois et on les déposa dans un lieu voisin situé dans les Grottes vaticanes.

La cachette et la caissette

Aussi surprenant que la chose paraisse, ils y restèrent longtemps oubliés ! Et devant la cachette vide, les spécialistes formulèrent naturellement l'hypothèse qu'elle avait été destinée à recevoir les restes de Pierre. Ainsi s'exprimèrent le père Antoine Ferma en 1952, Jérôme Carcopino en 1953, le père Engelbert Kirschbaum et Pascal Testini en 1957. C'est Margherita Guarducci qui redécouvrit en 1953 la caissette de bois contenant le matériel prélevé dans la cachette. Outre les os, elle contenait aussi de la terre, des fragments de plâtre rouge, de petits restes d'étoffe précieuse et deux fragments de marbre. Tout cela fut confié à l'examen scientifique du professeur Venerando Correnti. Après une longue et minutieuse analyse, le savant conclut, en juin 1963, que les ossements appartenaient à un seul individu de sexe masculin, de constitution robuste, âgé au moment de sa mort de soixante à soixante-dix ans. Les analyses expérimentales du tissu mêlé à la terre révélèrent de l'or authentique, de l'étoffe teinte de vraie pourpre, et de la terre analogue à celle du lieu.

Conclusions de l'enquête

Cette enquête permet de conclure, en récapitulant les données de l'analyse. Selon une tradition séculaire, Pierre vint à Rome et y subit le martyre sous le règne de Néron dans les jardins du Vatican, près du cirque impérial, situé le long du côté sud de la basilique actuelle. L'existence dans la nécropole voisine de tombes chrétiennes dans un cimetière païen s'explique par la conviction que la sépulture de Pierre était dans le voisinage immédiat. Seule cette conviction explique qu'aient été affrontées les difficultés énormes pour ériger en cet endroit la basilique constantinienne, malgré la nécessité de bousculer des tombes et d'opérer des travaux de terrassement considérables, à mi-pente de la colline. Le monument constantinien en l'honneur de Pierre était donc considéré comme le sépulcre du martyr. À l'intérieur de ce monument-sépulcre, le loculus creusé dans le mur G fut revêtu de marbre à l'époque de Constantin, et ne fut jamais violé jusqu'à sa découverte en 1941, lors des fouilles entreprises sur l'ordre du pape Pie XII.

De ce loculus proviennent les ossements conservés dans un lieu voisin, où ils furent repris en 1953. Ces ossements sont donc ceux qui, au temps même de Constantin, ont été considérés comme les restes mortels du saint apôtre Pierre. Leur examen anthropologique le confirme. Le tissu de pourpre tissé de fils d'or dans lequel ils furent enveloppés atteste la haute dignité qu'on leur attribuait, en parfaite consonance avec le porphyre royal qui ornait l'extérieur du monument. La terre qui les entoure comme d'une croûte s'est révélée à l'examen pétrographique correspondre au sable marneux où fut creusée la tombe primitive, alors qu'en d'autres lieux du Vatican la terre est constituée d'argile bleue ou de sable jaune.

Tous ces éléments forment entre eux comme les anneaux d'une chaîne qui conduit à identifier ce qui a été conservé des ossements de Pierre. Ce fut, après examen personnel, la conviction du pape Paul VI, qui déclara en célébrant les saints apôtres Pierre et Paul, le 29 juin 1976 :

« Pour ce qui est de saint Pierre, nous avons la chance d'être parvenus à cette certitude – annoncée par Pie XII, notre prédécesseur de vénérée mémoire – que la tombe de saint Pierre est ici, en ce vénérable lieu où a été construite cette solennelle basilique qui lui est consacrée et où nous sommes rassemblés en ce moment dans la prière. »

Pierre et Paul

On ne peut dissocier Pierre et Paul. L'Église de Rome a été fondée par les deux apôtres. L'un et l'autre y sont morts martyrs. Et le pèlerinage le plus antique conduit à vénérer leurs restes mortels. L'histoire de Saint-Paul-hors-les-Murs, pour être moins complexe que celle de la basilique Saint-Pierre, n'en est pas moins ténébreuse. Le pèlerin qui arrive à la moderne basilique ne soupçonne rien des siècles passés, puisqu'un malencontreux incendie détruisit les 15 et 16 juillet 1823 presque entièrement la première basilique.

Comment pouvons-nous reconstituer l'histoire ? Paul, l'apôtre des Gentils, appartient à une famille d'origine juive, établie à Tarse en Cilicie, – la Turquie actuelle – où elle a acquis droit de cité romain. Après ses voyages missionnaires, il va porter le produit d'une collecte à Jérusalem. Poursuivi par le ressentiment tenace des Juifs, il est arrêté et conduit à Césarée devant le procurateur Félix. Celui-ci le garde prisonnier pendant deux ans. Devant Festus qui lui succède, Paul en appelle à César, puisqu'il est citoyen romain. C'est en 60 qu'il arrive à Rome, après un naufrage sur les rivages de Malte. De 61 à 63, il jouit de ce qu'on appelle la custodia libera, ce qui lui permet d'écrire plusieurs de ses épîtres et d'annoncer le royaume de Dieu avec assurance. Fit-il, de 63 à 66, une dernière tournée apostolique en Orient ou vers l'Espagne ? Rien ne permet de répondre à cette question. En 66, en tout cas, il est de nouveau prisonnier à Rome. Et il a la tête tranchée sur la route de Rome à Ostie, en 67.

Le témoignage de Luc

Il vaut la peine de relire, après le récit de la tempête et du naufrage que nous a laissé saint Luc, auteur des Actes des Apôtres, l'évocation de l'arrivée à Rome et la prédication de l'apôtre intrépide, au cœur de l'empire romain. C'est sur cette page missionnaire que se termine la grande fresque des Actes des Apôtres brossée par le médecin compagnon de Paul.

« C'est trois mois plus tard que nous avons pris la mer sur un bateau qui avait hiverné dans l'île ; il était d'Alexandrie et portait les Dioscures comme enseigne. Nous avons débarqué à Syracuse pour une escale de trois jours. De là, bordant la côte, nous avons gagné Reggio. Le lendemain, le vent du sud s'est levé et nous sommes arrivés en deux jours à Pouzzoles. Nous avons trouvé là des frères qui nous ont invités à passer une semaine chez eux. Voilà comment nous sommes allés à Rome. Depuis cette ville, les frères qui avaient appris notre arrivée sont venus à notre rencontre jusqu'au Forum d'Appius et aux Trois-Tavernes. Quand il les vit, Paul rendit grâces à Dieu : il avait repris confiance.

Lors de notre arrivée à Rome, Paul avait obtenu l'autorisation d'avoir un domicile personnel, avec un soldat pour le garder. Trois jours plus tard, il invita les notables juifs à s'y retrouver. Quand ils furent réunis, il leur déclara :

« Frères, moi qui n'ai rien fait contre notre peuple ou contre les règles reçues de nos pères, je suis prisonnier depuis qu'à Jérusalem j'ai été livré aux mains des Romains. Au terme de leur enquête, ces derniers voulaient me relâcher, car il n'y avait rien dans mon cas qui mérite la mort. Mais l'opposition des Juifs m'a contraint de faire appel à l'empereur sans avoir pour autant l'intention de mettre en cause ma nation. Telle est la raison pour laquelle j'ai demandé à vous voir et à m'entretenir avec vous. En réalité, c'est à cause de l'espérance d'Israël que je porte ces chaînes… »

Ils lui répondirent : « Nous n'avons reçu, quant à nous, aucune lettre de Judée à ton sujet, et aucun frère à son arrivée ne nous a fait part d'un rapport ou d'un bruit fâcheux sur ton compte. Mais nous demandons à t'entendre exposer toi-même ce que tu penses : car, pour ta secte, nous savons bien qu'elle rencontre partout l'opposition ».

Ayant convenu d'un jour avec lui, ils vinrent le retrouver en plus grand nombre à son domicile. Dans son exposé, Paul rendait témoignage au Règne de Dieu et, du matin au soir, il s'efforça de les convaincre, en parlant de Jésus, de sortir de la loi de Moïse et des prophètes. Les uns étaient convaincus par ce qu'il disait, les autres refusaient de croire…

Paul vécut ainsi deux années entières à ses frais et il recevait tous ceux qui venaient le trouver, « proclamant le Règne de Dieu et enseignant ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ avec une entière assurance et sans entraves » (Actes 28, 11-31).
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MessageSujet: Pierre et Paul aux origines de l'Église de Rome (3e partie)   Saint Paul EmptyMer 14 Mar - 8:21

La via Appia

Je n'ai jamais pu fouler les pavés de l'antique voie appienne, la via Appia, sans évoquer cette arrivée à Rome du vigoureux apôtre, épuisé par les épreuves, prisonnier entravé par les chaînes du Christ, mais toujours intrépide pour annoncer l'Évangile. De longue date, il avait désiré voir Rome pour porter la bonne nouvelle dans ce haut lieu de l'empire.

Des riches patriciens ou des pauvres esclaves, qui pouvait se soucier du petit Juif arrivant avec d'autres prisonniers, encadrés par un détachement de soldats, dans le va-et-vient de la grande foule cosmopolite vaquant à ses affaires et à ses plaisirs ? Selon l'usage, Paul passa sans doute dix jours au corps de garde du camp des prétoriens sur le mont Coelius. Burrhus, préfet des prétoriens, autrement dit le chef de la police impériale, ayant pu se convaincre de la véracité du bon témoignage rendu au prisonnier par le gouverneur Festus, l'autorisa à prendre un logement hors du camp, avec toujours son bras droit enchaîné au bras gauche du soldat chargé de le garder.

Martyre et sépulture

Dans les Actes, saint Luc rapporte le séjour romain de Paul et son annonce de l'Évangile, d'abord aux Juifs, jusqu'à la fin abrupte du récit. La seule chose qui soit certaine sur cette période de captivité est l'écriture, par l'apôtre, des lettres aux Colossiens, aux Éphésiens et à Philémon. Dans cette considérable marge d'incertitudes et d'hypothèses, il semble prudent d'admettre que Pierre vint à Rome alors que Paul, contre lequel aucune charge n'avait été retenue, avait fini par être libéré ; que Paul y revint après son dernier périple missionnaire, après aussi les hécatombes de Néron, où Pierre avait péri crucifié et avait été furtivement enseveli un soir d'automne par quelques fidèles. En arrivant à Rome vers l'année 67, Paul trouvait une communauté chrétienne décimée et humiliée. Quelles que soient les conditions de son retour, il ne dut pas enseigner longtemps sans être dénoncé et arrêté. C'est alors qu'il aurait dicté sa dernière lettre à Timothée, comme son testament spirituel. Condamné, Paul devait avoir la tête tranchée, supplice réservé aux citoyens romains. D'après le témoignage d'Eusèbe, son martyre eut lieu la quatorzième année du règne de Néron, soit entre juillet 1967 et juin 1968. La tradition rapporte que la tête, en rebondissant trois fois sur le talus, y aurait fait jaillir trois sources, nos modernes Tre Fontane. Rien ne permet d'accréditer cette version de caractère légendaire, adoptée par saint Grégoire, mort en 604.

Pour Paul comme pour Pierre, la proximité du lieu du supplice et du tombeau semble un fait historique. Pour Paul, ce lieu était voisin du Tibre, les décapitations se faisant généralement au long des fleuves. Un sarcophage de la fin du IVe siècle représente du reste la décapitation de saint Paul près d'un fleuve. Attesté dès la première moitié du IVe siècle, le culte liturgique supposait la présence d'un sanctuaire ad corpus édifié à cet endroit. Or celui-ci est situé, comme pour Pierre, dans la nécropole qui bordait la route, au milieu de tombes païennes portant des urnes, des inscriptions, des peintures et des stucs qui vont des derniers temps de la république jusqu'au IVe siècle, à deux kilomètres des murs d'Aurélien et de la porte du même nom. Sans avoir pour la sépulture de Paul les mêmes détails que pour celle de Pierre, nous avons la même certitude : la tombe de l'apôtre des Gentils se trouve au-dessous de l'autel majeur de l'actuelle basilique Saint-Paul-hors-les-Murs. Il y eut d'abord en cet endroit une construction constantinienne. Un mur c suite.

« Paulo Apostolo mart (yri) »

La construction d'une basilique monumentale sur cet emplacement remonte en 386, un demi-siècle après la mort de Constantin. Les empereurs Valentinien II, Théodose et Arcadius écrivent alors au préfet de Rome, Salluste, pour s'assurer de l'approbation du Sénat et du peuple romain pour ce projet destiné à édifier une grande basilique remplaçant celle qui avait été « anciennement » consacrée à saint Paul. À 1,37 m sous la table d'autel actuelle, une plaque de marbre de 2,12 m sur 1,27 m porte l'inscription – datant selon les uns de la première, selon les autres de la seconde moitié du IVe siècle – PAULO APOSTOLO MART. La plaque est composée de plusieurs morceaux rapportés. Seul celui qui porte le mot PAULO est muni de trois orifices, un rond et deux carrés, qui ne peuvent qu'être liés au culte funéraire de saint Paul. En effet, l'orifice rond, le seul qui n'abîme pas l'inscription, et qui donc peut lui être contemporain, est relié à un petit puits qui devait rejoindre la tombe. La présence sur le marbre des traces d'un couvercle métallique articulé, permettant d'ouvrir et de fermer à volonté l'orifice, semble bien le rapporter, ainsi que son conduit, à l'usage attesté par ailleurs aux catacombes de verser des parfums dans les tombeaux chrétiens. Un poème de Prudence, du début du Ve siècle, fait allusion à cet usage. Cependant, ce culte a ensuite changé de forme : les deux puits carrés sont venus abîmer l'inscription PAULO. Ils furent construits plus tard pour rejoindre, à des niveaux différents, le puits rond. Ainsi le bloc de maçonnerie sous-jacent a été retravaillé avant que l'on repose l'ancienne plaque, dont il est impossible, dans l'état actuel, de se représenter l'état primitif, encore qu'elle soit le témoin vénérable d'un culte vraisemblablement antérieur à la grandiose construction de 386.

Telles sont les données de l'archéologie, qui rejoignent ce qu'écrivait le prêtre Gaïus, déjà cité, dans sa lettre au montaniste Proclus : « Je puis te montrer les trophées des Apôtres. Que tu ailles au Vatican ou sur la route d'Ostie, tu y rencontreras les trophées de ceux qui ont établi l'Église romaine ».

Beaucoup d'incertitudes demeurent sur ces temps reculés. Qui furent les premiers chrétiens de Rome ? Quels ont été les premiers missionnaires ? L'histoire ne nous le dit pas. Nous savons seulement que saint Paul parle de l'Église de Rome comme d'une Église nombreuse, connue, célèbre par sa foi et ses œuvres. Quand il arrive dans la ville, saint Luc nous précise au livre des Actes des Apôtres que les frères de cette ville viennent à sa rencontre sur la voie appienne. Nous savons les martyres et la sépulture de Pierre au Vatican, ensuite de Paul sur la voie d'Ostie.

Depuis lors, comme l'assure le vieil adage, tous les chemins mènent à Rome. Et découvrir la Rome de Pierre et Paul est pour le moderne Romée une réponse au vœu de Paul : « Il faut aussi que je voie Rome » (Actes des Apôtres 19, 21).

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